Maserati GranTurismo Folgore : Ce Silence est d’Or
Crédit photo de couverture : Shutterstock – @DR.
Alors que Maserati célèbre ses 110 ans avec une nouvelle gamme toute électrique, la rugissante GranTurismo, découverte dans l’arrière-pays niçois, apprend la discrétion en devenant Folgore.
Contexte historique de la Maserati GranTurismo
On l’entendait de loin. Lorsque les grondements de son V8 déchiraient l’air, ses échappements gutturaux provoquant frissons et sourires béats, son long museau de squale ne tardait pas à surgir et l’on se félicitait qu’après toutes ces années, la ligne de la Maserati GranTurismo, œuvre d’un Sergio Pininfarina des grands jours, n’ait pas pris une ride depuis son lancement en 2007. Que l’on se rassure. En se voyant badgée Folgore (éclair en italien), du nom de la nouvelle gamme 100% électrique présentée le 15 avril dernier, la GranTurismo n’a rien perdu de son élégante agressivité. Bien évidemment, ce n’est pas sur cet aspect que se portent les inquiétudes des aficionados de la marque, les puristes du Trident bercés tout petits aux mélodies du 6 cylindres en ligne de la 3500 GT, du V8 de la Bora ou du V12 de la MC12. C’est pour cette raison que la marque italienne a profité de sa participation au Championnat du Monde ABB FIA de Formule E à Monaco, fin avril dernier, pour présenter plus intimement sa GranTurismo Folgore. Convaincre, rassurer, démentir, faisaient partie des objectifs et surtout, démontrer qu’avant d’être une Maserati électrique, la GranTurismo Folgore était bien… une Maserati. Cette 8è manche de Formule E était aussi l’occasion de rappeler que la compétition figure dans les gènes de Maserati depuis sa création en 1914 et que, dès 1930, la Maserati V4 de Baconin Borzacchini s’imposait au Grand-Prix de Tripoli tandis que les 4 CLT de Louis Chiron et Franco Rol coururent le premier Championnat du Monde de F1 en 1950.
La transition électrique : introduction de la gamme Folgore
Présente en Formule E électrique depuis 2014, la marque de Modène y affronte désormais la concurrence féroce que représentent notamment Jaguar, Porsche ou encore McLaren.
Cette course en Principauté était donc l’endroit rêvé pour présenter ce qui fait office de révolution dans l’histoire de Maserati. Une chose est sûre, lorsqu’on s’approche de la GranTurismo Folgore, si l’on ne remarque pas immédiatement l’absence de pots d’échappement, on peut s’y méprendre avant de repérer le logo Folgore placé juste au-dessus des trois ouïes de ventilation iconiques qui ne ventilent désormais plus grand chose. Maserati souhaitait que la GranTurismo conserve son allure de GT, mission accomplie grâce à la disposition une batterie (92 kWh) située à la place du tunnel central de la version thermique et derrière les sièges avant. Et lorsqu’on se glisse au volant, rien n’indique, au moment de presser le bouton Start sur le côté gauche du beau volant de cuir (un rien touffu en matière de commandes) que l’on entendra pas feuler le V6 biturbo de 550 chevaux de la frangine Trofeo et encore moins ce bon vieux V8 F136 Maserati-Ferrari qui équipait la première version. Mais trêve de nostalgie. Le bruit, donc. Dans la Folgore, les ingénieurs n’ont heureusement pas cherché à reproduire les sonorités d’un moteur thermique. Ils ont planché sur une gamme de sons évocateurs qui ne remplaceront pas les grandioses vocalises et autres glougloutements d’un 8 cylindres mais qui s’appliquent à remplir le vide et à créer une certaine atmosphère. « Qu’une voiture électrique ne fasse pas de bruit ne signifie pas qu’elle est insipide » tient d’ailleurs à préciser le CEO de Maserati, Davide Grasso. « Nous avons passé 18 mois à développer ce son car c’est un élément essentiel dans la conduite ». N’en déplaise aux sceptiques, cela fonctionne et l’on s’habitue très vite, dès lors qu’on appuie sur ce fameux bouton Start, à ne plus faire sursauter les populations, s’envoler les oiseaux et aboyer les chiens comme le faisait jadis à son réveil la GranTurismo. D’autant que les sensations sont toujours là, malgré son poids et le besoin de faire preuve d’une certaine poigne pour inscrire la Maserati dans les courbes. En revanche, la moindre pression sur la pédale de droite provoque le sourire… Force est de reconnaitre que sur les petites routes de l’arrière-pays niçois, ce n’est pas à un essai en bonne et due forme, chronomètre en main et cahier à spirales sur les genoux, que nous nous sommes livrés. Près du Col de Vence, sous des trombes d’eau, l’heure était à la délectation au rythme des virages en épingles et de quelques bonnes lignes droites soudain raccourcies par la puissance phénoménale de la GT. Car avec ses trois moteurs électriques disposés en T (deux derrière, un devant) qui lui procurent pas moins de 760 chevaux et pas loin de 138 mkg, la GranTurismo s’aventure désormais sur les terres des McLaren 765 LT et Ferrari 296 GTS en atteignant les 100 km/h en 2,7 secondes, tout en n’affichant, avec 325 km/h, que 5 km/h de plus que sa jumelle thermique.
Crédit photo : Rowan Atkinson on a Mini Goodwood Circuit – @DR Wikimedia Commons
Maserati GranTurismo Folgore, quelle autonomie ?
« La GranTurismo Folgore est conçue pour quelqu’un qui a déjà d’autres voitures et qui cherche une auto pour se balader sur de belles routes » expliquait Ana Paola Reginatto, directrice de l’e-mobilité chez Maserati. Un peu plus concrètement, si l’on peut compter sur une autonomie revendiquée d’environ 450 km (22kWh/100), il faudra se mettre un œuf sous le pied sous peine de devoir aller recharger la belle italienne sur une borne rapide à 270 kW et récupérer 100 km d’autonomie en moins de 5 minutes. Ce qui ne devrait pas gâcher la fête et confirmer que la Folgore, avant d’être une Maserati 100% électrique, est bien en tous points une GranTurismo… 100% Maserati.
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