Isetta : l’œuf de pâques rétro de BMW
En 1952, un fabricant italien de réfrigérateurs et de motos, Iso Rivolta, se lance dans le concept d’une petite voiture, à partir de ses frigos. Au même moment, BMW lance une berline de luxe, la 501. Pour celle-ci, l’échec fut tel que la firme devait trouver une solution d’urgence pour remplir ses caisses.
La création de l'Isetta
Revenons à Iso Rivolta et son concept : l’Isetta, ce tricycle à moteur ne réussira pas à concurrencer Fiat. Son design « drôle » ne correspond pas aux attentes de style des latins. En effet, cet ovni roulant, de 2,28m de long, avec un poids plume de 350kg, s’ouvrait uniquement par sa porte avant, a des phares à ses extrémités qui lui donne un air de grenouille et une grande baie vitrée pour pare-choc lui conférant une allure d’aquarium. En revanche. Rendons-lui ce qui lui a été honteusement dévoyé : c’est elle le pot de yaourt. Pas la Fiat 500. Ce joli surnom lui a été accordé pour qualifier son style ovoïde, tout arrondi. Bref, cette petite voiture, plus exactement ce scooter caréné, ne séduira pas les italiens. Alors, Iso Rivolta part en quête d’un constructeur étranger pour revendre et donner un second souffle à sa micro-voiture.
La renaissance de BMW
1954, Iso Rivolta cherche son acheteur au salon de Genève. BMW, dans ce même salon, cherche à rebondir suite à l’échec de sa berline 501. Pour plaire au marché allemand, elle voudrait une petite voiture bon marché qui concurrence la Coccinelle Volkswagen. It’s a match ! BMW rachète les droits à Iso Rivolta. Dès 1955, la fabrication « made in Germany » débute. Elle passe l’œuf roulant de 3 à 4 roues, mais conserve son unique entrée frontale. Elle aura juste un toit en tissu pour servir d’issue de secours en cas de blocage de la porte avant.
BMW offre un moteur monocylindre quatre temps de 247 cm³ qui développe 12 ch, à l’Isetta. Ce qui lui permet d’atteindre 80 km/h ! Même s’il lui faut 40 secondes pour les atteindre et un bruit d’enfer.
Le succès est immense
Le marché allemand est séduit : 13 000 ventes dès la première année ! En effet, l’œuf roulant consomme peu et la crise du canal de Suez, en 1956, a fait grimper le prix de l’essence. De plus elle est accessible au permis moto, moins cher à l’époque que le permis voiture. Elle était vendue 2 550 Deutsche Mark (1 300 euros aujourd’hui). Accessible en tous points, c’est un succès.
Alors, BMW l’exporte en Espagne, en Suède, Grande-Bretagne… Le pot de yaourt a conquis le monde ! Mais pas les français, qui en achèteront 7 000 entre 1955 et 1958 seulement. 1956, le fabricant bavarois lance la BMW Isetta 300 : une cylindrée de 300 cm³ et 13 CV sous le capot. Elle réussit à atteindre 85 km de pointe. Malheureusement, ces ventes ne suffiront pas à remplir les caisses de BMW. La firme est rachetée en 1960 par la famille Quandt, propriétaire de Varta. 1962 : la carrière de l’Isetta s’arrête, c’est la fin de la production. Au total, 161 728 Isetta se sont vendues en huit ans. Cela reste le plus grand succès d’une monocyclindre.
Côte de la BMW Isetta
Si elle valait autour de 1300€ dans les années 55, à combien s’élève sa côte aujourd’hui ?
Sa tendance en France est autour de … 27 000€ !
Après, les prix varient entre le nombre de kilomètres, l’année de production, s’il s’agit de la première version : la 250 ou la 300. Certaines ont servi à la police allemande, ce qui leur donne une valeur plus exclusive…
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