Maserati 3200 GT, le trident sauce Maranello
Mexico, Indy, Kyalami, Bora, Merak… Qui n’a jamais rêvé un beau jour de se retrouver au volant d’une « mazet » en épluchant les annonces de Tops car ? Qui n’a jamais fantasmé en regardant Alain Delon conduire la Ghilbi de Maurice Ronet dans le film « La Piscine » ?
On a tous aussi entendu parlé de la piètre fiabilité de ces autos magnifiques, mais délicates. D’après les observateurs, c’est même un des critères qui va pousser Fiat – qui possède la marque depuis 1989 – à la faire reprendre par Ferrari. En 1997 Maserati ne va plus très bien. Elle doit trouver du sang neuf pour se renouveler et survivre. A Turin on se tourne naturellement donc vers l’expert en voitures de sport, la firme Ferrari également propriété de la « Fabbrica Italiana Automobili Torino ». Quand il s’agit de sauver les mythes on oublie parfois les brouilles d’antan et les deux ex – ennemis de Modène annoncent donc un mariage de raison. Au début, l’empreinte du cavalino est plutôt discrète. Elle se limite à un apport technique autour de la modernisation des Quattroporte IV (V6 et V8 Evoluzione) et de la Ghibli II. Mais très vite, Maranello décide de frapper un grand coup. Elle demande à Giorgetto Giugiaro de lui dessiner un coupé. La main du célèbre styliste italien ne tremble pas et il livre une ligne magique soulignée par un arrière à feux boomerang exclusif qui restera gravé dans l’histoire de l’automobile. Même si les anglais lui trouvent un faux air de DB7 – l’Aston martin née en 1993 – la 3200 GT renouvelle bruyamment le style de la marque au trident. En reléguant à des années lumières le look de la Biturbo. Sous sa nouvelle robe, la 3200 GT cache pourtant le célèbre V8 biturbo de 3.2 l – 32 soupapes de sa grande sœur développant desormais 370 ch. Il est associé à une excellente boîte manuelle 6 vitesses Getrag.
Pour faire court, la bête est très réussie et les amateurs ne s’y trompent pas. Elle fait un carton et les carnets de commande sont vite remplis. Il faut dire que la 3200 GT a tout pour plaire, une habitabilité presque équivalente aux coupés BMW et autres Jaguar et un espace supérieur à celle des Porsche 911. Mécaniquement elle surclasse la concurrence avec 170 ch de plus que la Porsche 996 tout en étant proposée à un prix quasi équivalent : 537 000 F (110 000 €). En moins de deux ans la firme en fabrique 1 000 exemplaires. A Modène on ne sait plus où donner de la tête car on a triplé la production. Cette 2+2 séduit même certains porchistes oublieux.
Mais le moteur de cette magnifique auto a beau être époustouflant, on a bien du mal à faire oublier les problèmes de fiabilité de la belle italienne. « Ils sont pourtant rarement graves » explique Christophe Decronembour, patron de Eliandre Automobile, un spécialiste des GT de luxe qui en beaucoup vendu, « mais ils sont très onéreux à résoudre« . Le principal problème concerne le boîtier papillon qui gère l’admission d’air. A lui seul il peut générer quatre problèmes différents ! » Le circuit électronique du boitier peut lâcher ou voir ses contacts s’oxyder » explique Xavier Giraud de XG garage à Asnières, il peut y avoir aussi un problème avec le « drive motor armature » et enfin des histoires avec le potentiomètre. Dans tous les cas le ralenti devient alors instable, l’accélération est décalée ou pire les engine check s’allument à foison empêchant le moteur de monter dans les tours. De nombreux capteurs moteur peuvent aussi défaillir ce qui a pour effet de mettre l’auto en « mode dégradé ». Bref le 3200 GT ne tarde pas à recevoir le surnom de « Miserati ». Au volant elle est pourtant magistrale, puissante et équilibrée. Quand les deux turbos entrent en piste l’auto est tout simplement magique. La conduite nécessite évidemment du doigté pour pouvoir doser la puissance. Mais la voiture est attachante. Entre 1998 et 2001, Maserati va en construire un peu moins de 5000 exemplaires. Dont près de la moitié seront livrés équipés d’une boite auto de piètre réputation.
Compte tenu de la finesse que sa conduite exige, les spécialistes estiment qu’une grande partie de ces autos ont été accidenté. Il n’en existerait même pas plus qu’un millier d’exemplaire. Même si son entretien est parfois pénible (courroies, réglage des soupapes, synchronisation des arbres à cames…) la 3200 GT est déjà un collector. On en trouve autour des 30.000 €. Ça n’est pas si chère pour une voiture déjà mythique.
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